« Nous sommes libérés
par ce que nous
acceptons ...»
Swami Prajnanpad
Marie CHARLES
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Cette page première se veut être une source de réflexion, de questionnement, un chemin vers soi pour un lieu de qualité avec les autres. Un espace pour penser notre vie, nos choix et pouvoir ouvrir vers d'autres éclairages sur soi, sur notre environnement, sur la vie, sur le monde.
Donc, au delà de cette introspection, il nous faudra chercher des réponses et trouver des ajustements avec notre environnement, notre avenir possible, les contraintes de chacun et les conséquences de nos décisions.
Mon regard dans la vie, en thérapie, comme dans mes écrits, est axé sur les détails et les contrastes, les ambivalences dans un contexte donné. Beaucoup d'entre vous y retrouveront ma façon d'être et d'avoir été à vos côtés.
Les mots et la musique des écrits sont depuis longtemps ma sauvegarde existentielle. J'ai osé commencer à écrire pour vous et j'y ai découvert que cela m'était nécessaire.
Avec simplicité et humilité je tente donc de vous faire entendre ces harmonies, je vous les offre comme chemin de découverte de vos propres gammes.
A bientôt...
Je reste là ...
L'édito du mois...
Avril 2024
«Qu’avons-nous fait de nos rêves d’hier?»
« Quoique tu rêves d’entreprendre, commence-le. L’audace a du génie, du pouvoir, de la magie. » Johann Wolfgang Von Goethe
Avons-nous d’ailleurs la mémoire de ces rêves d’alors? Les avons-nous laissés cheminer et s’épanouir ou les avons-nous refoulés très vite devant le réalisme de la vie? Nous paraissaient-ils difficiles, voire impossibles, à atteindre, nous mettaient-ils en danger, ou bien les contraintes de la vie nous ont-elles obligés à d’autres choix? Les avons-nous relégués au fond de notre cœur adolescent ou avons-nous négocié avec la vie, notre vie?
Avant que de les ranger une fois encore, prenons au moins le temps de les sentir nous réchauffer et regardons ce que nous en avons fait… de tous ou de certains… Il est possible que les chemins de traverse nous aient amenés à les vivre autrement, ou que nous n’ayons pas voulu, su, les nourrir au détriment de nous-même, de nos espoirs, des étincelles d’illusions qui aident à créer nos vies. Il est possible aussi que, quelque soit l’effort à entreprendre pour les retrouver, les identifier, le paysage reste vide et terne. Le mental va proposer des rêves qui auraient pu être les nôtres, mais notre cœur restera en sommeil, sidéré par ce vide. Et, ce rien est l’empreinte de la voie de notre passé sans autre possible, pour l’enfant que nous étions, que de correspondre aux attentes de l’environnement familial, social et sans cette capacité à oser la confrontation, l’opposition, l’envol et la création de soi envers et contre tous. Peut être aussi y trouverons nous les germes d’une folle ambivalence, perdue dans les double discours : « sois toi, fais le pour toi, sois fidèle à toi-même » et « non, ce n’est pas cela que tu dois faire, c’est dangereux, tu te trompes, tu ne pourras pas… »
Aujourd’hui les injonctions sociales sont, pour certaines, très tournées vers l’accomplissement de soi, le droit à être soi pleinement, la nécessaire transparence et l’authenticité en toutes choses : « va au bout de tes rêves, fais avec qui tu es, dévoile toi et raconte une/ ton histoire, dis ta vérité et ne te cache plus, … ». Ces assertions sont mobilisatrices pour certains, et se révèlent très dérangeantes, angoissantes même, pour ceux qui ne savent pas encore qui ils sont, ce qu’ils veulent et ne veulent pas, ce qu’ils peuvent réaliser et les moyens pour y parvenir. Porte ouverte anxiogène aux faux semblants, au « faire comme si », à tout ce qui permettra d’appartenir comme et avec les autres au détriment de soi justement. Afin de se connaître, de se découvrir, il nous faut des soutiens au long cours, accepter les voies sans issues et les retours arrière, tolérer de se tromper sans se juger, pour accéder, avec le temps et les expériences, à notre Soi.
La vraie question de ces lignes serait donc : que puis je faire aujourd’hui de mes rêves d’hier? Une fois encore il ne s’agit pas de se fustiger mais de construire. Si nous avons refoulé nos rêves au point de ne pouvoir les reconnaître, il n’en reste pas moins que j’ai appris de ma vie, que de nouveaux rêves peuvent émerger, et qu’il me revient de trouver quel chemin prendre pour aller vers cette réalisation de soi. S’ils sont bien présents et que les atteindre, en partie du moins, reste essentiel, qu’ils font sens avec et malgré nos errements, il nous appartient alors de poser des actions, avec qui je suis et ce que je sais. S’ils ont évolué, changé, ne perdons pas de temps… le mouvement crée l’avenir, pas à pas.
Avec un peu d’audace, une pointe de volonté, quelques gouttes de courage, un trait de ténacité et beaucoup de décisions responsables, il deviendra possible de regarder bien en face la lumière derrière les ombres de la vie, de garder le regard fixé sur ce que nous voulons vivre et laisser comme trace, malgré les obstacles et les doutes. Des doutes nous en avons tous et toujours. Et tant mieux, d’ailleurs, ils sont la preuve de notre humble humanité ! Cessons de regretter sans agir, de laisser le pouvoir aux causes – souvent justes d’ailleurs – pour mettre en œuvre ce qui nous rendra heureux et fiers de notre parcours, qui inspirera les autres, qui nourrira et renforcera notre image de nous-même! A très bientôt MC
Marie CHARLES